Désapprendre la douleur : l’approche somatique d’Alan Gordon

Alan Gordon est atteint de douleurs chroniques depuis ses années de vie étudiante. D’abord des douleurs lombaires, puis des migraines et des céphalées. Son parcours médical a été jalonné de diagnostics erronés, de traitements inefficaces, et il a vu apparaître, au fil des années, des douleurs à des endroits différents de son corps (et pour certains, assez insolites comme les orteils, la langue…, tout ceci associé à une grande fatigue.

Grâce à une lecture scientifique sur le rôle du cerveau sur la douleur, il découvre que les voies neuronales apprennent la douleur, et la répètent. Il réussit alors à éliminer plus de vingt symptômes dont il souffrait depuis des années. Aujourd’hui, il déclare vivre sans douleur.

Le constat de départ est que la douleur est alimentée par la peur d’avoir mal. Selon le psychothérapeute, il faut dans un premier temps observer cette peur, puis comprendre les mécanismes à l’œuvre dans son déclenchement et identifier les signaux d’alerte qui la provoquent.

Au cours de cette thérapie, la personne malade apprend à relâcher la pression et la critique qu’elle s’impose chaque jour (“Je dois perdre 3kg avant l’été !” “Il faut que j’arrive premier ce jour-là”, “J’aurais dû réagir comme ça.” “Je n’y arriverai jamais.”). L’objectif est d’atteindre un sentiment de sécurité qui apaise les mécanismes de peur du cerveau.

Il s’agit de prendre conscience des sensations physiques de son corps à un instant T, d’évaluer si celles-ci sont agréables ou désagréables, et de ne se porter aucun jugement. Juste accueillir ses sensations et sa douleur. Vérifier que tout va bien, ou prendre conscience de ce qui ne va pas, permet au cerveau de cesser son agitation : il comprend que vous avez pris conscience du problème et que vous allez vous en occuper.

La thérapie prévoit de reconditionner les chemins neuronaux que vous empruntez face à votre douleur. A force de répétitions, votre cerveau crée des connexions entre votre douleur et une cause (la position assise, la marche, la conduite…). Ainsi, à chaque fois que vous vous préparez à adopter cette posture ou à réaliser cette activité, votre cerveau prend peur par anticipation. Pour mettre un terme à ce cercle négatif, le Somatic Tracking vous aide à créer de nouvelles voies neuronales dans votre cerveau.