Tous ceux et celles qui ont été victimes ont le pouvoir de sortir de l’état de victime. La tâche est difficile, parce que la victimisation pousse justement à refuser de voir en face et d’accepter la responsabilité de ce comportement. Difficile, mais pas impossible.
ÊTRE RESPONSABLE DE SON PROJET DE VIE ET DE SON BONHEUR
La philosophie nous enseigne que l’individu est libre de ses choix et de la direction de sa vie. Acteur et sujet, l’humain est à l’opposé d’une chose, qui serait à la disposition d’autrui. Il peut avoir des opinions, des croyances, des idéaux particuliers qui rendent son existence unique et à son image. Il a le pouvoir de consentir ou de refuser, de désirer ou de rejeter. De concrétiser sa mission de vie. La contrepartie de cette liberté, c’est d’assumer la responsabilité de ses actes, et de leurs conséquences.
Une victime a des difficultés à répondre de ses actes, puisqu’elle rejette la responsabilité sur les autres. L’enjeu de la guérison réside donc dans la reconnaissance de cette responsabilité, pour cesser de laisser les autres diriger leur vie, pour arrêter de se laisser porter par le cours des événements et pour reprendre le contrôle de sa vie et de son bonheur.
« Le pardon est exactement le contraire de la vengeance »
– Hannah Arendt
PARDONNER ET SE PARDONNER
Pour sortir de ce statut de victime, la personne doit apprendre à sublimer sa blessure originelle, c’est-à-dire à se pardonner, à pardonner aux autres, pour dépasser la souffrance. Pardonner, c’est à la fois déposer le fardeau de la colère, de la rancune et du désir de se venger, pour pouvoir entamer une réconciliation avec soi-même. La blessure psychologique d’origine existe, elle n’est pas effacée par le pardon, mais elle est pansée, moins douloureuse, et la reconstruction devient alors possible.
« Si l’ingratitude rend en quelque sorte le mal pour le bien, le pardon, tout à l’inverse, rend le bien pour le mal. »
– V. Jankélévitch, Le Pardon, Paris, Aubier-Montaigne, 1967, p. 43.
L’APPUI DES THÉRAPIES BRÈVES
Les signes d'une thérapie qui fonctionne
- elle se sent désormais responsable de sa vie et de son bonheur
- elle reçoit les émotions des autres pour ce qu’elles sont, et non plus pour des agressions
- elle est moins stressée ou moins anxieuse
- elle comprend mieux ses propres émotions
- elle se sent en capacité d’agir et motivée face à des situations difficiles
- elle a une meilleure conscience de la réalité, et se fie moins à des croyances
- elle a une plus grande confiance en elle et dans les autres, et subit moins les ruptures amoureuses ou les conflits
- elle exige le respect de la part des autres
- elle est plus sociable, plus ouverte à la nouveauté et aux rencontres
- elle se développe, s’épanouit, sans avoir besoin de rejeter son mal-être sur les autres
- elle sait mieux communiquer avec ses proches (conjoint, enfant, adolescent, ami…)
- elle prend des décisions, même risquées, dont elle assume les conséquences
- elle donne du sens à sa vie, même dans des périodes de grands changements comme le début de la retraite
Une meilleure vie après la thérapie
Lorsque le sentiment de victimisation disparaît, la personne vit au présent et réussit à tirer du positif même dans les situations difficiles.
Les thérapies cognitives et comportementales s’avèrent efficaces pour traiter les traumatismes. De plus en plus de thérapeutes se forment à la prise en charge de la victimisation, en aidant les personnes qui consultent à moins subir leurs peurs et leurs angoisses, à moins ruminer des idées noires, à apprendre à maîtriser leurs accès de colère et à se faire davantage confiance.
Au bout de ce chemin thérapeutique, le bonheur de s’aimer et d’aimer les autres, enfin.
Vous voulez en savoir plus sur la victimisation ?
Découvrez cet article pour mieux aider un proche qui s’auto-victimise.
