Phénomène naturel encore tabou dans notre société, pleurer provoque pourtant un soulagement intérieur profond. Et si pleurer représentait une voie thérapeutique, pour les personnes stressées ou atteintes d’anxiété ?
C’est en tous cas le pari des Japonais, qui vont jusqu’à organiser des séances de larmes collectives en entreprise, pour évacuer les tensions quotidiennes… Pas si éloigné qu’on peut l’imaginer de la thérapie par le rire, pleurer agit sur notre état physique et notre santé mentale, de manière positive : les muscles se relâchent, la gorge se dénoue, les idées noires et les ruminations mentales s’évacuent. Nous expérimentons alors, après la crise de larmes, un état de retour au calme.
SOUFFRANCE PSYCHOLOGIQUE : POURQUOI PLEURONS-NOUS ?
Le mécanisme des larmes a été largement explicité par la recherche scientifique. Les scientifiques ont même pu identifier la composition de nos larmes, et découvrir qu’ils en existaient des différentes. Larmes de base, qui assurent l’humidification permanente de nos yeux, larmes réflexes, qui interviennent à cause d’une température très fraîche, de la présence d’un pollen, ou d’un autre événement extérieur. Le dernier type réunit les larmes émotionnelles.
Nous pleurons à la fois car c’est le fonctionnement normal de notre corps, et parce que nous vivons, de manière chronique ou ponctuelle, un choc, une douleur, une peine, une peur ou une phobie (claustrophobie, agoraphobie, etc.), avec ou sans traumatisme.
« Rien n’est plus puissant sur le plan thérapeutique que de verser des larmes d’enfant. »
– Docteur Frey, psychologue
ZOOM SUR LES PLEURS ÉMOTIONNELS
Ces pleurs psychologiques contiennent davantage d’hormones de stress que les autres larmes. Ce sont ces pleurs d’émotion qui nous intéressent dans notre réflexion sur le pouvoir thérapeutique des larmes.
La douleur, la peine ou une immense joie peuvent déclencher des pleurs d’émotion. Fruits du hasard, nous recherchons aussi à provoquer ces larmes de manière volontaire, lorsque nous allons voir un film triste, par exemple. C’est ce qu’Aristote appelait la Catharsis, lorsqu’il interrogeait l’appétence de ses contemporains pour les grandes tragédies. Pleurer d’émotion s’apparente ainsi à un acte de purification, qui nous permet d’atteindre un état d’équilibre intérieur : l’homéostasie.
PLEURER : LES EFFETS PHYSIQUES
La thérapie par les larmes s’installe progressivement dans la pratique de l’Hypnose et de la PNL. Elle se pratique aussi en atelier de méditation ou en séance de pleurs collective. Jugées positives, les conséquences de l’acte de pleurer laissent penser qu’une pratique quotidienne serait un réel moyen d’équilibrer son état mental sur le long terme.
Les premiers effets des larmes relèvent du corps : relâché, détendu, celui-ci se libère des tensions. Migraines, douleurs au ventre, au dos ou acouphènes : les maux physiques associés à nos troubles psychologiques disparaissent avec les larmes.

AMÉLIORATION PSYCHOLOGIQUE
Pleurer confère également un bien-être psychologique, qui évacue stress et anxiété. Les personnes qui pleurent régulièrement développent significativement moins de dépression et de troubles anxieux que ceux qui ne s’autorisent jamais à pleurer. Libérée des émotions négatives qui la rongent – jalousie, colère, haine, frustration, déception… – la personne qui ose pleurer entre dans un cercle vertueux où ses émotions positives provoquent des pensées positives, qui elles-mêmes génèrent de nouvelles raisons de ressentir des émotions heureuses…

FAIRE LA PAIX AVEC SOI
Accepter d’être triste et de pleurer forme un premier pas vers la paix intérieure. En effet, si une situation provoque cette tristesse, c’est parce qu’elle fait écho à une blessure ancienne, un traumatisme enfoui, dont nous avons besoin de nous libérer pour grandir et avancer dans notre vie. Les larmes lavent symboliquement ces blessures de l’âme et interrompent ainsi le mécanisme de refoulement.
En paix avec soi, il est temps de rassembler sa motivation, de se faire confiance, et de réaliser, sereinement, sa mission de vie.